vendredi 26 avril 2024

Alessio
Costantini,
Mister pour
le plaisir

Le beau jeune homme sur votre magazine ressemble un peu trop à votre banquier ? Normal, c’est lui. Alessio Costantini, conseiller bancaire à plein temps, est aussi mannequin. Élu Mister Suisse Francophone en 2017 et arrivé à la 4e place de Mister International l’année suivante, il nous raconte son aventure dans le mannequinat. Un rythme de vie effréné, entre banque, mode et fitness.

Tu as remporté le titre de Mister Suisse Francophone en 2017, pourquoi avoir participé à cette aventure ?

Il y a quatre ans, je suis parti aux États-Unis pour perfectionner mon anglais et profiter d’une période de ma vie pour voyager. À ce moment là, on m’a approché plusieurs fois pour savoir si je faisais du mannequinat. C’est toujours flatteur ! On se dit qu’on a peut être un potentiel à exploiter et ça donne envie. 

Quand je suis revenu, ma sœur m’a motivé pour participer au concours de Mister Suisse Francophone. Elle m’a dit : « Je crois en toi, si tu t’inscris, tu peux aller loin ! » Donc j’ai saisi l’occasion. J’ai participé à l’aventure et j’ai gagné ! C’était en juin 2017. Grâce à cette victoire, j’ai pu aller à Mister International en avril 2018 où j’ai fini à la 4e place. 

Quelles sont les qualités pour être un bon mister ?

Un mister, c’est une combinaison entre la personnalité, la photogénie et la culture générale. Nous ne sommes pas du tout dans un milieu qui met en avant les objets et les vêtements. Il s’agit véritablement de promouvoir une personne. Pour moi, ce concours n’est pas basé sur l’esprit de compétition. Le but est de faire ressortir les traits de caractère les plus marquants de chaque participant. La concurrence il y en a toujours, mais personne ne t’empêche de montrer ton potentiel.

La personnalité c’est important, l’apparence physique aussi…

On ne va pas se le cacher, un mister, il est beau à l’intérieur et puis il faut aussi qu’il y ait du visuel ! (rires) Je pars du principe que soit on est sportif à la base, soit on ne l’est pas. Les personnes qui entrent dans le concours de mister ne peuvent pas changer drastiquement leur physique en sept ou neuf mois. Mais je pense que c’est clairement une motivation pour être un peu plus assidu à la salle. 

Moi, je fais du sport depuis l’âge de 5 ans. J’ai été ceinture noire de karaté à 15 ans. Puis j’ai dû changer de discipline à la suite d’une blessure causée par mes efforts continus. Je me suis lancé dans le fitness et depuis je ne suis jamais ressorti de la salle ! Je fais quand même plein de sports en extérieur : du VTT en montagne, de la natation, du ski, du snowboard…

En 2018, Alessio Costantini part deux mois aux Philippines pour s’exercer au mannequinat, à plein temps.

Photo Xram Ragde

À quoi ressemble le torse parfait d’un mister, comment doit-il être sculpté ?

Déjà, il faut que ça soit un torse qui rentre dans un habit de taille standard ! Aujourd’hui, on va mettre en avant un corps athlétique. D’ailleurs, c’est ce qu’on peut voir dans la publicité, on ne va jamais prendre quelqu’un de surdéveloppé. On va choisir un physique dont les gens peuvent s’inspirer. Ils doivent croire que c’est réalisable.

La plupart des mannequins ont une routine sportive et alimentaire très stricte, c’est ton cas ?

Bien sûr ! Tous mes aliments sont pesés, donc j’essaye de cuisiner un maximum de mes repas. Je m’entraîne aussi quatre à cinq fois par semaine, tout en essayant de préserver ma vie sociale. Mais je ne suis pas dans un milieu de préparation physique comme le bodybuilding. Un bodybuilder va chercher beaucoup plus précisément les détails du muscle, jusqu’à voir des striations. Ce que moi je recherche, c’est d’avoir un résultat harmonieux sur une image globale et de bien m’en sortir au niveau de la photogénie.

Et qu’est-ce qui te plaît dans le fait de poser pour des photos ?

Ce qui me plaît, ce n’est pas forcément d’être uniquement devant l’objectif, c’est aussi le côté humain. C’est le fait de travailler avec des personnes qui sont dans un autre milieu, qui pensent différemment. Ça permet d’ouvrir son esprit dans le relationnel.

Ça doit te prendre pas mal de temps, pourtant ce n’est pas ton activité principale…

Oui, je suis banquier 42 heures par semaine. Mes shootings sont du loisir. J’en fais le week-end ou en fin de journée. Aujourd’hui je n’ai pas d’agence, je fais vraiment ça pour le plaisir. Comme je n’ai pas de besoin financier derrière, je peux faire ce que je veux. Pour moi, c’est clairement du bouche à oreille. Une bonne collaboration sera recommandée. 

Mais alors, tes clients t’ont déjà vu dans des magazines ?

On m’a déjà vu dans des magazines à l’aéroport, sur des sites Internet, je suis aussi passé à la télévision… donc bien évidemment, j’ai eu des retours ! Ça sort du conventionnel c’est sûr, mais ça n’a jamais été mal perçu. Par contre, il faut être irréprochable sur le plan professionnel. Perdre la face, c’est plus facile si on n’arrive pas à garantir un service de qualité au travail.

Tu veux dire qu’on aurait tendance à moins te prendre au sérieux en tant que banquier ?

Je pense qu’il doit y avoir un cliché de base sur le mannequin. Dans le sens où un mannequin est juste là, entre guillemets, pour mettre en valeur un habit, un objet. Moi à la base, je viens du monde des misters qui est totalement différent, où la personnalité est importante. Donc je n’ai pas un profil classique, mais je m’y retrouve car mes clients se rendent bien compte qu’il n’y a pas que l’apparence ! 

Qu’est ce qu’ils te disent ?

Bah je fais des affaires ! Non, je plaisante. Ça permet de parler d’autre chose et de se rendre compte que les gens sont intéressés par ce qui sort du commun. Donc ça crée des discussions, mais je reste relativement discret. Je ne vais pas mélanger business et loisir. 

Photo du book d’Alessio Costantini prise à Gland (Suisse).

Photo Franco Baggi Maffioli

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