Pouvez-vous vous présentez en quelques mots ?
Ecrivain depuis 2013, j’ai eu la chance de travailler dans le milieu journalistique, cinématographique mais aussi politique. Issue d’une formation littéraire, j’ai suivi un enseignement en lettres modernes et en lettres classiques chose qui m’a donné la possibilité d’enrichir mes connaissances pour les mettre au service de mes lecteurs. Mon dernier livre, un essai sur la manipulation perverse narcissique intitulé » Narcisse perverti » est sorti le mois dernier.
Racontez-nous vos débuts :
Au début de mes études, j’ai réussi à dégoter un petit boulot en tant que critique de sorties culturelles pour un magazine en ligne. J’étais très peu payée puisqu’il dépendait du nombre de vues et qu’à cette époque, la presse web n’occupait pas la place qu’il occupe actuellement. Quand on est jeune, on se sent vite mal à l’aise. Je ne me trouvais pas légitime pour juger du travail d’un metteur en scène qui avait parfois le triple de mon âge. Néanmoins, j’étais heureuse d’être rémunérée pour aller au théâtre ou au cinéma.
Pourquoi et comment avez-vous débuté dans ce domaine ?
Mon entrée dans le monde de la littérature s’est faite instinctivement. Ma famille se compose d’artistes (philosophes, écrivains, cinéastes etc …) qui sont assimilables à la définition sartrienne de l’intellectuel à savoir mettre son art au service d’une cause. Cette enfance passée dans le jus de la création et de l’engagement m’a éveillé plus tôt que prévu à l’écriture. Voilà huit ans officiellement que je fais ce métier et plus de deux décennies officieusement.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans votre art ?
L’écriture est un art majeur puisqu’elle permet de rendre perceptible l’imperceptible, de formuler des raisonnements et ainsi de les transmettre à qui voudra les recevoir. J’aime l’idée de passation, de transmission puisqu’elle renvoie à la postérité. Se dire que lorsqu’on ne sera plus de ce monde, nos œuvres vivront après nous, voilà qui aide à accepter l’idée qu’un jour le livre sera définitivement refermé.
Quels sont les points marquants de votre carrière ?
Il y en a tant ! J’hésite entre l’effervescence qui a entouré ma lettre ouverte à Emmanuel Macron en avril 2021, les menaces de mort qui ont suivi, les cadeaux que j’ai reçu, tous les verres qu’on m’a offert au déconfinement pour me remercier de mon engagement et ma première rencontre avec Alain Rey ( ndlr le fondateur des éditions le Robert ), j’étais encore étudiante et j’étais si impressionnée par ce grand monsieur.
Quel est le pire souvenir de votre carrière ?
L’été dernier, un écrivain a plagié ma lettre ouverte pour l’incorporer à son roman traitant de la Covid-19. Je me suis sentie spoliée. Cet homme que je n’avais jamais rencontré m’avait littérairement cambriolée. Heureusement, nous avons pu régler cela à l’amiable mais j’en garde un souvenir des plus désagréables.
« L’écriture est un art majeur puisqu’elle permet de rendre perceptible l’imperceptible »
Quels sont les aspects positifs ou négatifs de votre métier ?
Concernant les aspects positifs, je dirais la pluridisciplinarité. J’officie aussi bien en tant qu’essayiste que scénariste mais il m’arrive aussi d’intervenir dans la presse de façon ponctuelle. On ne peut s’ennuyer en faisant un pareil métier. Les aspects négatifs sont à peu près les mêmes, on peut être tenté de se disperser.
Qu’est-ce qui vous passionne ?
Je suis passionnée par la nature humaine : c’est incroyable comme toutes les catégories sociales offrent les mêmes spectacles. De la petite vendeuse en prêt-à-porter décérébrée au comédien raté en passant par l’avocat suffisant et le rentier alcoolique, les travers sont les mêmes que vous soyez en bas, en haut ou au milieu. Il fait autant mauvais d’y vivre.
Quels sont vos autres centres d’intérêts ?
La politique occupe une place importante dans ma vie puisqu’il m’arrive d’officier en tant que chargée de plaidoyer le temps d’une campagne ou d’un projet. Lire la presse, regarder des débats, boire des cafés avec mes copains journalistes po sont autant de petits bonheurs pour moi.
Quelle est votre devise ?
Je connaissais quelqu’un dont la devise était : » Fais aux autres tout le bien que tu aimerais qu’on te fasse à toi. » Il avait un esprit de contradiction tel qu’il ne l’appliquait pas à lui-même mais la ressortait d’un air suffisant pour donner l’illusion d’être une personne bienveillante. Je ne crois pas me tromper en vous disant que cette devise était une de seules choses positives qu’il possédait, aussi, je n’ai pu m’empêcher de me l’approprier.
Des projets, des envies pour l’avenir ?
Mon livre sur la manipulation perverse narcissique a suscité l’intérêt de différents professionnels du cinéma et de la télévision, chose qui arrive à point nommé attendu que je suis également scénariste depuis l’an passé. Après un poste de consultante pour un épisode de série, les propositions ne cessent pas. J’espère avoir le temps de terminer mon roman sur le même thème qui associera attentat, télévision et perversion narcissique.